File:Pression statique au flanc d'un fuselage.png

La courbe rouge concerne le fuselage seul (sans plans porteurs ni dérive). À cette abscisse, le coefficient de pression commence à décroître le long de la partie cylindrique du fuselage, c.-à-d. que la perturbation créée par l'introduction de l'avant du fuselage commence à être intégrée par la masse d'air (qui s'est organisée pour accepter le passage du corps). Si la partie cylindrique était infiniment longue, le ${\displaystyle C_{p}}$ reviendrait asymptotiquement à zéro, comme sur cette image d'un corps hémisphéro-cylindrique :

On peut s'exercer à repérer ce phénomène sur l'image suivante :

La courbe fuchsia concerne le fuselage plus l'aile et l'empennage (stabilisateur et dérive).

Dans la partie avant, l'influence de l'aile ne se fait pas sentir.

En amont du nez de l'avion, la courbe décroît vers la gauche. À un peu plus de deux diamètres du fuselage en amont de celui-ci, on peut estimer que la présence du fuselage ne se fait plus sentir : on peut donc, à l'aide d'une antenne de Prandtl (tube combiné Pitot-statique) y mesurer la vitesse dans de bonnes conditions). De fait c'est ainsi que l'on mesure la vitesse de beaucoup d'avions expérimentaux ou prototypes (image ci-dessous):

Les courbes de ce graphe représentent, en ordonnées, la différence ${\displaystyle P_{loc}-P_{\infty }}$ entre la Pression statique ${\displaystyle P_{loc}}$ mesurée le long du fuselage (dans le plan du trait d'axe bleu) et la Pression statique de l'écoulement loin du corps ${\displaystyle P_{\infty }}$.

Les six verticales bleues indiquent les six positions où la Pression statique locale vaut la Pression statique de l'écoulement loin du corps.

La courbe fuchsia concerne le fuselage plus l'aile et l'empennage (stabilisateur et dérive).

Ici on note une aspiration des particules d'air créée par la réduction progressive de section de l'arrière du fuselage (son rétreint). On constate donc que la présence de ce rétreint est ressentie par anticipation à un demi-diamètre en avant du début même de ce rétreint. On peut s'exercer à repérer ce phénomène sur l'image suivante :

La remontée de la courbe rouge est classique. On la retrouve à l'aval de tous les corps profilés. Pour un fluide parfait, cette remontée du ${\displaystyle C_{p}}$ outrepasserait l'axe des ${\displaystyle C_{p}}$ nuls et atteindrait la valeur unitaire. C'est ce que l'on appelle le recouvrement de la pression statique ambiante ou la recompression. Mais pour un corps profilé se déplaçant dans un fluide réel (et donc visqueux) cette recompression ne se fait que jusqu'au ${\displaystyle C_{p}}$ 0,2 ou 0,3, ceci du fait de l'existence d'un couche limite de très forte épaisseur à l'arrière du rétreint.