File:Le cauchemar, Paris Musées 20230701140247.jpg

Delaporte, Victor Hippolyte (29–01–1804), imprimeur-lithographe Aubert (Imprimeur, lithographe, éditeur), editeur

   Hauteur : 27.3 cm
   Largeur : 35.6 cm

Dimensions - Image:

   Hauteur : 23.5 cm
   Largeur : 29.5 cm

Planche HT parue dans La Caricature morale, religieuse, littéraire et scénique, volume 6, 23 février 1832, (Planche n°139)

Inscription - Dans la lettre : « Lith. de Delaporte. » [imprimeur], « On s’abonne chez Aubert, galerie véro dodat [fin du mot effacé] » [éditeur] ; dans l’image, en bas à dte, signature : « Rogelin. » [Honoré Daumier, dessinateur]

De profil, on voit La Fayette allongé sur un canapé, une jambe reposant sur un accoudoir, l’autre dépassant au premier plan. Il tient dans sa main dte le « Programme // de l’hotel [hôtel] de ville ». Le souvenir du prétendu programme de l’hôtel de ville fut souvent rappelé par l’opposition républicaine pendant le régime de Juillet. Elle reprocha régulièrement à ce dernier de ne pas le suivre. Or, Louis-Philippe nia l’existence même de ce programme. Sur le mur du fond est accrochée une lithographie représentant soit le baiser entre Louis-Philippe et La Fayette sur le balcon de l’hôtel de ville le 31 juillet 1830, soit leur accolade du 7 août 1830 au Palais Royal, lors de laquelle La Fayette aurait prononcé des paroles figurant au bas de cette gravure : « C’est la meilleure des // républiques ». De nombreuses estampes populaires célébrant cet épisode firent en effet figurer ces mots (soit « Voilà le roi qu’il nous fallait, c’est la meilleure des républiques », soit « Voilà le prince qu’il nous fallait, c’est la meilleure république »). Mais La Fayette nia avoir prononcé ces paroles. D’après Louis Blanc (Histoire de dix ans, t. 1, 4e éd., 1844, p. 546-547), c’est Odilon Barrot qui, le 30 juillet, les prononça. La Fayette expliqua qu’il aurait en réalité dit : « C’est la meilleure des républiques pour nous », précisant que si la république américaine était son idéal, sa constitution n’était pas applicable à la France à ce moment-là (David H. Pinkney, La révolution de 1830 en France, Paris, PUF, 1988, p. 199). La perte de l’illusion qui lui faisait croire en un régime fortement républicain se trouve traduite par la grosse poire posée sur son ventre, objet de son cauchemar, que la pl. propose de mettre en image. C’est Louis-Philippe, et plus généralement la politique menée par la monarchie de juillet, qui se trouvent incarnés dans cette poire. La pl. pourrait faire croire à un mauvais rêve, ne réflétant pas la réalité. Or, c’est bien la réalité que la pl. dénonce, parce que la monarchie de juillet ne correspond pas à ses attentes républicaines. De même, la pl. adresse un reproche à La Fayette, représenté froissant le programme de l’hôtel de ville et figuré ventripotent et empâté, en costume de bourgeois, comme s’il avait renié ses idéaux républicains et accepté le régime de Juillet, validant ainsi les nombreuses injustices que "La Caricature" dénonce régulièrement. Personne / Personnage représenté: La Fayette, Gilbert Du Motier, marquis de ; Louis-Philippe Ier, roi des Français

Date d’acquisition: 20–02–2013