File:Floating centre span downstream, Quebec Bridge, Quebec City, QC, 1916.jpg

Français : Photographie, Travée centrale flottante en aval, pont de Québec, Québec QC, 1916, Gélatine argentique, 19 x 24 cm

«  Il y a 100 ans… dans la presse québécoise
6 septembre 1916 : Les ouvriers menacent de faire grève pour la pose de la travée centrale du Pont de Québec

Le moment est attendu avec autant d’impatience que de fébrilité. Le 11 septembre 1916, le Pont de Québec devrait prendre son allure définitive avec la pose de la travée centrale. Un travail colossal que le journal « La Patrie » décrit comme « l’entreprise la plus hasardeuse qu’ait encore conçu le génie civil en notre pays et c’est aussi l’une des plus périlleuses. » Il convient de rappeler que cette « énorme masse de fer » pèse 7 000 tonnes. Afin de faciliter la pose, ouvriers et ingénieurs profiteront de la marée haute lorsque la travée « solidement assise sur ses pontons flottants » sera placée sous le pont et prête à être élevée et placée « aussi rapidement que possible afin de profiter de l’étale de la marée haute qui ne dure environ que 45 minutes ».

Les esprits ont encore en mémoire le drame de 1907 alors que la partie sud du pont s’était effondrée coûtant la vie à 76 ouvriers. Neuf ans plus tard, les ouvriers ont bien conscience du danger qui les attend ce 11 septembre lors de la pose de la travée centrale et ils n’entendent plus courir de tels risques pour un salaire de misère. Aussi, ont-ils menacé de grève les exploitants du pont si leur salaire ne passe pas à 10$ de l’heure. « La Patrie » explique que « ceux qui ont été choisis ont réalisé que l’entreprise était extraordinairement périlleuse et ils veulent être payés en conséquence. Ils demandent maintenant 10$ de l’heure et, de plus, si l’entreprise réussit et si la travée centrale est heureusement placée, un bonus d’au moins 200$ chacun.
Jusqu’à présent la Compagnie ne consent qu’à doubler la paie de ses hommes ce jour-là, Mais ceux-ci trouvent que, étant donné les risques considérables de l’entreprise, l’offre n’est pas du tout satisfaisante.»

Compte tenu de la situation et de l’attente extrême du public, « La Patrie » conçoit qu’il soit « possible que l’on finisse par s’entendre. » Cet engouement pour la nouvelle construction est telle qu’à 5 jours de l’événement « à peu près tous les navires qui sont dans le port de Québec et qui seront disponibles ce jour-là sont loués et nolisés. » Les compagnies de tramways de Lévis et de Québec ont même décidé d’établir pendant toute la nuit un service toutes les quinze minutes. » – facebook.com