File:Râle d'eau Rallus aquaticus (50773936853).jpg

En Suisse, le Râle d’eau niche dans les roselières atterries du Plateau et du Tessin, ici ou là dans le Jura et les grandes vallées alpines en dessous de 800 m. Aux altitudes les plus élevées, la nidification a été prouvée, comme par le passé, au lac de Joux VD 1005 m (Y. Menétrey, É. Bernardi) et des données en période de reproduction récoltées à Samedan GR et Bever GR 1690-1700 m (Cl. Foletti, D. Jenny ; présence déjà antérieure), au Lag Grond/Laax GR 1020 m (S. Dubach), ainsi qu’à Geschinen VS 1340 m en 2011 (U. Marti, P. Huguenin et. al.). Les secteurs les plus favorables, tels que la Grande Cariçaie, abritent des densités jusqu’à 25 territoires/10 ha les bonnes années, par exemple à Chevroux VD en 2016. Plusieurs carrés atlas sont nouvellement occupés par rapport à 1993-1996, surtout dans le Jura et le nord-est du pays, sans pouvoir déterminer s’il s’agit d’apparitions véritables ou uniquement sporadiques et découlant de l’accroissement de l’activité ornithologique ; des absences sont par contre à relever dans quelques carrés périphériques.

L’effectif est relativement stable, en dépit de fluctuations provoquées par les variations du niveau des eaux. La baisse plus marquée de 2008 à 2012, cependant rapidement compensée, résulte probablement d’hivers parfois très froids et enneigés. Des relevés régionaux témoignent quelquefois de fortes pertes, par exemple au lac de Constance entre 1980 et 2010 (population divisée par deux) et dans le canton de Zurich entre 1988 et 2008 (recul de 25 %). Si l’effectif est majoritairement jugé stable au niveau européen, il est en repli de longue date en France et en Allemagne.

Outre la mortalité élevée durant les hivers rigoureux, l’altération et la destruction des habitats entraînent une réduction des effectifs. Le Râle d’eau profite de la revitalisation des roselières, en particulier de la création d’étangs, comme de la remise en eau de marais asséchés. Les fauches de roseaux, annuelles et de grande étendue, sont à proscrire, dans la mesure où le Râle d’eau ne s’installe en grandes densités qu’après deux à quatre années suivant la coupe.