File:La valise contenant les 1100 lettres d'Auguste Masson.jpg

Français : Marius, Auguste, Henri Masson, est né le 19 août 1882 à Villemoron, dans la Haute-Marne. Fils de Jean-Baptiste et de Thienne, il est cultivateur à Villemoron et vit, en 1914, entouré de sa mère, de sa femme, Alice Mielle et de son fils Albert,alors âgé d'un an. Lors de la mobilisation, il est appelé à rejoindre le 221e RI de réserve, basé à Langres, dont la mission d'origine est la défense mobile de la place forte d'Epinal (Vosges). Le régiment a combattu dans les Vosges, en Argonne, à Verdun, et a essuyé plusieurs fois la mitraille allemande. Pendant la Grande Guerre, les pertes du régiment ont été de 39 officiers et de 1061 sous-officiers, caporaux, hommes de troupes, tués ou portés disparus. Auguste Masson est blessé le 14 octobre 1918 à Thermes (Ardennes) par un tir de 5 balles de mitrailleuse, jour où le village de Termes est enlevé après des combats de rue. Hospitalisé à Bar-le-Duc, il perd le bras gauche. Fort de ces combats, le 221 RI est cité une fois à l'ordre de l'armée pour brillante conduite en Argonne, en avril et mai 1917, puis le 26 juin 1917, le drapeau du régiment est décoré de la Croix de guerre. Durant la totalité du conflit, Auguste a entretenu une correspondance assidue et régulière avec Alice, son épouse, sa mère et ses amis restés au village. Ce sont près de 1100 lettres, conservées par son petit-fils, qui relatent quasi quotidiennement le déroulé de la guerre. Nous suivons, du 3 août 1914 au 10 février 1919, tout ce que vit, ressent Auguste: ses angoisses, interrogations, moments de profonde tristesse lorsqu'il perd un de ses meilleurs amis à côté de lui, moments de petits plaisirs lorsqu'il est hébergé chez des civils, mais aussi la grande détresse des soldats engagés dans un combat de tranchées, où les conditions sanitaires déplorables provoquent chez Auguste, amaigrissement, déshydratation, à cause de l'eau polluée. Mais, c'est aussi, en 1917, au moment où des mutineries éclatent au sein des régiments, que l'on sent Auguste s'interroger sur les conditions et le bien fondé de la guerre. Les 1100 lettres sont donc à plus d'un titre intéressantes, car outre la vie d'un soldat au front, on perçoit l'évolution de son caractère et les relations qu'il entretient avec l'arrière, et ainsi le lien qui le maintien à sa famille.