File:Histoire naturelle des promerops, et des guêpiers (No. 19) (21331607751).jpg

46 HISTOIRE NATURELLE LE PROMEROPS DE MURAILLE. ( N° 20 le mâle. N° 2 1 la femelle. ) Tous les naturalistes qui ont parlé de cette espèce, n'ont pas manqué d'en faire un oiseau grimpeur, et de le placer à côté de notre petit grim- pcreau d'Europe, et avec les sucriers; il est cependant bien certain qu'il ne grimpe pas plus que les sucriers ne le font, mais qu'il s'accroche seule- ment contre les murs, ou sur le tronc et les branches des arbres, pour y chercher, à la manière des autres promerops , les insectes dont il fait sa proie; car, quoi qu'on en dise, à défaut de mur ou de rocher, il s'accroche sur les arbres tout comme sur les murailles, ce dont j'ai été témoin plusieurs fois. D'ailleurs la forme de sa queue écourtée, à pennes molles, bien diffé- rente par là de celle des oiseaux grimpeurs, interdit à cet oiseau la faculté de grimper à la manière des pics; comme sa langue cartilagineuse, plate, triangulaire, et d'une seule pièce, bien différente aussi de celle en suçoir des sucriers, qui ont en outre la faculté de pousser celte langue hors du bec par le même mécanisme que celle des pics et du torcol , lui interdit aussi la faculté de pomper le miel des fleurs. Cet oiseau n'est donc ni un grimpereau , ni un sucrier, deux genres bien différents , quoiqu'on n'en ait fait qu'un, mais il est un vrai promerops, différent seulement de ces derniers par des tarses plus grêles, plus longs; par ses doigts plus alongés, plus minces, plus grands; par ses ongles plus effilés, plus longs, plus ar- qués ; et enfin par ses mandibules creusées dans leur intérieur pour faire place à une langue qui s'avance au tiers de la longueur du bec, qui est également plus foible encore que celui des promerops proprement dits. La place la plus naturelle de ce promerops européen est donc à la suite des pro- merops proprement dits, entre ces derniers et les grimpars ; mais comme il tient plus aux premiers, nous lui appliquons le nom de promerops de muraille, en le retranchant du genre des oiseaux grimpeurs , tout aussi bien que de celui des sucriers, parmi lesquels on l'a mal-à -propos placé à côté de notre grimpereau d'Europe, que je range à sa vraie place avec les promerops grimpeurs, sous la dénomination de grimpar, grimpereau. Le promerops de muraille a d'ailleurs été si bien décrit parBuffon, sous