File:Guettard-1755-encrinites-2e partie-pl.2.jpg

Français : Jean-Étienne Guettard, planche 2 dans Mémoire sur les encrinites et les pierres étoilées, dans lequel on traitera aussi des entroques etc, 2e partie, Histoire de l'Académie royale des sciences, 1755, p. 318-354 + 3 pl.

Explications de la planche p. 350-351 :
P L A N C H E II.
Fig. 1. Pierre calcaire, bleuâtre & polie, dans laquelle sont incrustées des pierres étoilées, des entroques étoilées coupées en plusieurs sens. Elles ont fait partie de différens endroits d'une colonne de palmier marin. Celles de ces parties qui sont les plus fines, sont probablement dûes à des griffes de verticilles. Parmi ces corps il y a des peignes, des cames, & autres coquilles semblables, autant qu'on peut en juger par les sections qui en ont été faites en polissant la pierre. On n'a pas fait dessiner toutes ces coquilles, afin qu'on difstinguât plus aisément les corps dont il s'agit ici principalement : ces corps sont d'un spath blanc, les coquilles ont une couleur noirâtre.
Fig. 2. Pierre bleuâtre calcaire, parsemée de petites entroques étoilées ou de portions de griffes, qui forment les verticilles dans le palmier marin. Une de ces griffes y est presque dans son entier. On y distingue très-bien à la loupe la petite étoile du milieu & les engrainures des bords. Ces portions de griffes sont mêlées avec des camites & des pectinites, qu'on n'a pas fait dessiner pour la raison rapportée ci-dessus.
Fig. 3. Amas de portions de pattes semblables à celles de la tête du palmier marin ; les articles sont très distincts, quelques-uns ont une très petite portion des doigts.
Fig. 4. Pierre bleuâtre, calcaire & polie, qui n'est presque qu'un amas d'entroques étoilées, qui ont fait partie d'une tige d'un jeune palmier marin, & qui appartenoient à sa partie inférieure, étant presque sans angles.
Fig. 5. Masse qui n'est qu'un amas de madrépores branchus à pores ronds, d'entroques radiées de plusieurs grandeurs, de branches des verticilles ou des têtes du haut des colonnes. On y remarque principalement le milieu d'une de ces têtes dont les branches sont cassées & une portion de branche de ces verticilles ou de ces têtes. C'est afin qu'on vit plus aisément ces parties, qu'on n'a pas fait dessiner les autres corps qui, par leur assemblage, forment la masse de la pierre dont on n'a non plus dessiné qu'une partie, ainsi que de celle qui est représentée à la fig. 7, qu'on a aussi dégagée de presque tous les corps qui n'ont pas de rapport à ceux dont il s'agit.
Fig. 6. Silex, ou pierre fusil, blanc & noirâtre ; il renferme la portion supérieure d'une patte semblable à celles de la tête du palmier marin ; les petits doigts latéraux y sont très-visibles. Ce qui me fait penser que ce corps est une portion de ces pattes, est qu'outre sa figure on voit à côté une petite cavité divisée en étoile, comme feroit une trochite étoilée coupée transversalement.
Fig. 7. Madrépore à petites étoiles pentagones, sur lequel sont attachées deux petites encrinites à colonne radiée, & qui ne sont point traversées par une portion de colonne, ce qui fait croire qu'elles sont de celles qui terminent les colonnes. A côté de la moins petite de ces encrinites est une branche de madrépore branchu, dont les pores sont ronds & très-petits. La surface du madrépore, qui fait la masse principale, est parsemée de sembables branches, &, ce qui est plus intéressant pour la matière de ce Mémoire, elle l'est de trochites radiées de différentes grandeurs.
Fig. 8. Entroque radiée coupée verticalement, pour faire voir 1'espèce d'écrou intérieur, formé par les articulations des trochites.
Fig. 9. Entroque radiée garnie de mamelons vers le haut de sa longueur : ces mamelons ne sont que les parties les plus inférieures des branches de verticilles.
Fig. 10. Entroque radiée qui jette latéralement une grosse branche, laquelle pourroit bien n'être qu'une branche monstrueuse d'un verticille.
Fig. 11. Entroque radiée conique, qui paroit n'être qu'une portion de colonne d'encrinite, semblable à celle de la fig. 3 de la planche Ire. Cette figure conique ne lui vient probablement que de ce qu'elle a souffert des frottemens dans la terre ou dans la mer, ou qu'elle a été roulée dans des ravins, ce qu'on peut aussi penser au sujet de l'encrinite.
Fig. 12. Vis formée dans un écrou semblable à celui de l'entroque représentée à la fig. 8 de cette planche. La matière pierreuse qui s'est introduite dans la cavité longitudinale de cette entroque, s'y est moulée, & y a pris la forme d'une vis. La cavité de l'entroque ne s'est ainsi agrandie que parce que probablement ses parties intérieures se sont détruites dans la terre, ou que ces mêmes parties l'avoient été dans la mer avant que l'animal fût pris dans les terres. On peut soupçonner différentes causes de cette destruction que je laisse imaginer au lecteur.

Nota. Les corps qui sont représentés dans cette planche sont tous du Cabinet de M. de Boisjourdain, excepté celui de le fig, 3, qui fait partie de la collection de M. Meunier, Médecin des Invalides.