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Français : La façade est de la tour-clocher de la cathédrale du Havre est encadré par deux contreforts assez massifs. Ces immenses contrebutements sont ornés de panneaux à arcade unilobés. Si les premiers (ici partiellement masqués par léchafaudage en construction) ont des lobes brisés (mais légèrement bombés), tous les autres panneaux ont des lobes parfaitement ronds. Elles sont doubles sur les faces principales des contreforts, et simples sur les faces latérales. Les larmiers des contreforts de pointes de lances, sauf pour le dernier niveau de larmier des contreforts (cependant l'érosion a fait disparaître plusieurs de ces décors).

La face est, au-dessus du premier niveau, est aussi rythmé par des larmiers. Ce côté de la tour est flanquée d'une tourelle d'escalier ronde, en partie engagée dans l'épaisse maçonnerie du clocher. Cette tourelle change donc la répartition de certains éléments par rapport aux autres faces de la tour-clocher: les fenêtres géminées ne sont pas au centre, mais sont dirigées vers le côté sud (à gauche sur la photo), et une troisième fenêtre en plein cintre est percée dans le mur juste au nord de la tour d'escalier (à droite). Cette troisième baie ne possède ni de croisée, ni d'abats-sons. Aux limites du niveau du beffroi, accolés aux contreforts, nous retrouvons les colonnes hybrides (leur chapiteau est entre le chapiteau à corbeille simple, inspiré de l'art médiéval, et du chapiteau de l'ordre dorique) posées sur consoles; ces colonnes diffèrent légèrement de ce côté car le fut suit le même alignement (sur les autres façades la colonne change d'axe au niveau de l'avant-dernier larmier des contreforts) et le tailloir est de forme carrée, ce qui l'approche plus de l'ordre dorique, là où sur toutes les autres façades ces colonnes sont couronnés de tailloirs ronds.

Au centre une troisième colonne apparaît, contre le côté sud de la tourelle d'escalier, posé sur un socle rectangulaire, lui-même sur le sommet du pilastre du niveau inférieur, qui est tronqué, et orné d'un semi-panneau unilobé.

Sur cette photo nous voyons deux meurtrières rectangulaires qui éclairent l'intérieur de la tour de l'escalier, mais qui servirent aussi de canonnières pour les soldats catholiques en 1562. Une troisième fut creusée en urgence, pour avoir une bouche à feu supplémentaire. À ce niveau nous voyons un très grand nombre d'impacts de coups de feux, montrant la violence de la bataille entre les huguenots et les catholiques lors de la prise de la ville le 8 mai 1562. Les huguenots, tirant à l'arquebuse, visent surtout l'escalier et ces ouvertures par lesquelles les catholiques tiraient.

Cette partie est en pierre de Vernon et de Caen (polythisme primaire, mais aussi certains blocs de pierres de Caen furent ajoutés lors de restaurations vers l'an XII et 1822).