File:DSC 8491 Monticole de roche Monticola saxatilis (50180833983).jpg

"La limite nord de l’aire de répartition du Monticole de roche passe par les Alpes, où ce dernier occupe des stations bien exposées, de préférence au sud ou à l’est, qui allient le minéral, le sol nu et la prairie maigre à des postes de chants dominants. Chez nous, c’est à la transition de la forêt clairsemée et de la pelouse alpine, surtout entre 1700 et 2600 m, que ces caractéristiques sont le plus souvent réunies et qu’il atteint, très ponctuellement cependant, ses densités les plus fortes. C’est par exemple le cas le long de 4 km de transect sur les hauts de Fully VS 1950-2330 m, où de 9 à 12 territoires ont été dénombrés en 2000-2009. Si la preuve de reproduction a été apportée au plus haut à Parpan GR 2760 m (G. Marcolli), les mentions estivales vont jusqu’à 3020 m à Zermatt VS (Ch. Huwiler) et Blatten VS (Th. Tschopp). Hors du massif alpin, seuls deux carrés sont occupés dans le Jura, régulièrement au Crêt de la Neige F et sporadiquement au Chasseral BE. La couverture de l’aire alpine s’est nettement améliorée depuis 1993-1996. Vu la grande discrétion des couples une fois la reproduction tôt entamée, il est tentant d’y voir pour cause première une prospection plus attentive que par le passé, même si des progressions régionales sont avérées. En limite inférieure de sa distribution, les 300 ha de forêt calcinée à Loèche VS 800-2100 m en 2003 ont rapidement été colonisés (13 territoires en 2006), mettant en évidence d’une part la capacité de réaction de l’espèce, d’autre part la perte de qualité des milieux aux altitudes inférieures qui se sont progressivement refermés au fil des décennies.

Au terme d’un déclin dans les régions basses et moyennes, à l’image de ceux constatés en Auvergne ou dans les Apennins, les effectifs suisses du Monticole de roche sont restés stables depuis la fin du XXe siècle, jusqu’à une reprise, concomitante au début des prospections 2013-2016. Les importantes variations interannuelles de peuplement, dépendantes des conditions climatiques printanières, en compliquent toutefois l’interprétation, en l’absence de suivis spécifiques de longue durée. Il paraît cependant probable que la tendance suisse s’accorde avec la française, jugée stable au XXIe siècle, s’opposant ainsi aux déclins notés en Italie, dans le Vorarlberg et en Europe."