File:DSC 4274 Geai des chênes Garrulus glandarius (50078386881).jpg

Largement répandu en Suisse, le Geai des chênes habite les forêts de toutes sortes, idéalement feuillues ou mixtes de basse altitude, à proportion de chênes élevée et à strate buissonnante bien développée. À l’occasion, il s’installe aussi dans des boqueteaux et grands vergers à haute tige, ou parcs, cimetières et quartiers résidentiels arborés. Si sa distribution se concentre entre 400 et 1200 m, avec des densités moyennes de plus de 5 territoires/km2 entre de 600 à 1000 m, c’est dans les vallées valaisannes et tessinoises qu’il est le plus abondant. Une reproduction à Zermatt VS 2140 m constitue de loin un record d’altitude (S. Stricker). Le Geai a beaucoup progressé au Tessin depuis 1993-1996, en particulier dans le Sottoceneri ; dans le Jura et sur le Plateau, la situation est inchangée ou s’est détériorée, en particulier dans le canton de Vaud, en Argovie et dans l’est du pays, si bien que les effectifs suisses déclinent depuis 2005 à nouveau après une sensible augmentation dès 1990. De leur côté, des suivis régionaux mettent en lumière un accroissement de plus de 20 % dans le canton de Zurich de 1988 à 2008 et de près de 20 % au lac de Constance entre 1980 et 2000, pour diminuer ensuite de 12 % jusqu’en 2010.

Dans les pays voisins, le Geai des chênes montre une légère augmentation en France et en Italie, une stabilité en Allemagne et un déclin en Autriche; la tendance est globalement à la hausse au niveau européen. La bonne santé de la population italienne, alliée à l’embuissonnement et au retour de la forêt sur des cultures et pâturages abandonnés est peut-être à l’origine du renforcement des densités au Tessin, mais les causes des déclins régionaux du Plateau et du Jura sont plus énigmatiques. Ailleurs, on attribue volontiers les tendances négatives aux rigueurs hivernales ou à une forte pression cynégétique, ce qui ne devrait pas être le cas en Suisse. Signalons encore que, en Allemagne, aucun rapport n’a pu être établi entre les fluctuations d’effectifs et la dureté des hivers, les conditions printanières ou la fructification de feuillus.