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Le Milan royal niche avant tout dans les zones méridionales et tempérées d’Europe occidentale, où l’Allemagne, l’Espagne, la France, la Suède et la Suisse abritent l’essentiel des 25 000-33 000 couples de l’effectif mondial. Alors qu’il pénètre régulièrement dans les agglomérations, ce milan habite les paysages ouverts et richement structurés ; c’est là qu’il place son nid, dans des arbres élevés, en lisière, dans des clairières ou des bosquets. En Suisse, son aire de nidification s’est continuellement élargie au cours des dernières décennies : depuis 1993-1996, il a conquis les grandes vallées alpines, chassant jusqu’à l’étage alpin, pour ne manquer désormais qu’à Genève et au Tessin. Dans les Grisons, où il est en forte expansion, le Milan royal a niché pour la première fois en 2008 à Maladers (Fr. Koch, Chr. Meier-Zwicky) et dès 2014 à Davos 1550 m (H. Jacobs). En Valais, les premières reproductions remontent à 2012 à Val-d’Illiez (G. Borrat-Besson, M. Chesaux), 2014 dans la vallée de Conches (St. Zurschmitten) et 2015 à Bür-chen (R. Imstepf, P. Salzgeber). Le canton d’Uri a connu sa première nichée en 2013 (B. Küng), avant d’être plus largement occupé jusqu’à ce que son noyau fusionne avec celui de Glaris, formé dès 2005 environ (J. Marti, R. Meier).

L’expansion s’est accompagnée d’une densification du peuplement entre 400 et 900 m d’altitude, qui peut prendre une importance remarquable : 20 couples nicheurs et au moins 9 autres cantonnés sur quelque 150 km2 dans le Seetal AG/LU en 2013 (R. Ristig) ; plus de 20 couples/100 km2 sur une vaste région du canton de Fribourg ou encore environ 124 couples sur 350 km2, dont même 11 couvées sur 6,2 km2, en 2017 en Singine FR – Schwartzenburg BE (P. Scherler).

La mosaïque des paysages suisses convient très bien au Milan royal. Peu difficile quant à son alimentation, il profite des fauches fréquentes, tout comme du nourrissage et autres sources de nourriture dans les agglomérations. L’effectif hivernal a dépassé les 3000 individus (A. Aebischer) et se compose en majorité d’adultes, qui présentent sans doute un taux de survie plus élevé lorsqu’ils restent dans la zone de reproduction que s’ils partent en migration.