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Craon (Mayenne).

Le château.

Le château actuel a été construit, dans un style néo-classique, entre 1773 et 1779 pour Pierre Ambroise de la Forest, marquis d'Armaillé*, baron de Craon, comte de Gonnard et du Puy-de-Fou.

Le château aurait été construit sur les plans de l'architecte et entrepreneur des ouvrages du roi Pierre Pommeyrol (1744-1801), originaire de Juillac en Haute-Garonne, par des maçons limousins et angevins.

Un siècle plus tard le marquis Alain de Champagné (1874-1918) qui en hérite en 1890, fait appel pour le moderniser à trois spécialistes renommés : le parisien Alfred Coulomb (1838-1929) - reconstructeur de 1903 à 1908 de la partie centrale du château des Ormes (Vienne) pour le comte Pierre Gaston Marie Marc de Voyer d'Argenson - son collègue et associé le nantais André-Louis Chauvet et le sculpteur et bronzier d'art Jules-Edouard Visseaux (1854-1934).

En 1837, un paysagiste angevin nommé Chatelain aménage le parc en jardin anglais à la demande du propriétaire Guillaume de Champagné.

Le château a été restauré dans le courant des années 1990.

Afin de conserver son patrimoine, le propriétaire actuel, Louis de Guébriant, a transformé son château en Centre du patrimoine en signant une convention avec l'Etat et les collectivités locales du département de la Mayenne.

• Pierre-Ambroise de la Forest d’Armaillé (1734-1805) est né le 2 avril 1734 de François-Pierre d'Armaillé et de Françoise-Thérèse Gaubert qui mourut le 22 octobre 1743. En 1746, il hérite du château médiéval et de la terre de Craon.

Pierre-Ambroise, orphelin très jeune, fut mis sous la tutelle de du sénéchal de Craon, Petitot jusqu'à sa majorité. Petitot est connu des tribunaux pour avoir injurié les religieux en public et usurpé un temps la fonction de maire de Craon.

Pierre- Ambroise de La Forest d’Armaillé prend possession de son héritage à l’âge de 19 ans, en 1753, année de son mariage avec Marie-Gabrielle de Mornay-Monchevreul. Ce mariage signe l’alliance de la famille angevine d’Armaillé, avec la vieille noblesse du royaume.

Dix ans plus tard, le marquis recueille la riche succession d’un cousin. Pierre-Ambroise de la Forest marquis d’Armaillé, baron de Craon, de Gohort, du Puy-du-Fou et autres lieux devint alors l’un des plus importants propriétaires fonciers de l’Anjou.

Il partage sa vie entre la chasse sur ses terres et les fêtes à Paris, en « dépensant à la cour les revenus de ses possessions provinciales ». Le marquis d’Armaillé fréquente le salon de la duchesse du Barry et les lieux à la mode comme la Comédie-Française aux Tuileries où il possède une loge.

Le marquis, comme son sénéchal, n'est pas apprécié des habitants de Craon. À la veille de la Révolution, un pamphlet circule à Craon, brossant le portrait d’un « méchant homme [...] Odieux assemblage de luxure et de rapacité ».

En 1773, en mal avec les habitants de Craon, le marquis d’Armaillé qui veut quitter son vieux logis féodal, échange le clos de la Suhardière en la paroisse Saint-Clément contre une terre propriété du collège de Craon sur la colline de Guinefol, pour y construire un château moderne.

Le nouveau château domine la ville et en est séparé par un vaste parc à la française : «Il est impossible d’ignorer ce château construit pour être vu de loin et ne pouvant être approché» écrit dans sa thèse d’histoire de l’art soutenue à Rennes en 2004, Arnaud Bureau.

Pierre-Ambroise de La Forest d’Armaillé épousa, le 6 juillet 1783, Marie de Mornay-Monchevreul. Il se maria en secondes noces à mademoiselle de Moncrif. De son premier mariage il n'eut qu'une fille , qui épousa le 29 mai 1781, François-Timoléon comte de Cossé-Brissac.

La terre de Craon fut confisquée pendant la Révolution et affectée à la treizième cohorte de la Légion d'honneur, puis à la sénatorerie d'Ajaccio. Un décret du 4 juillet 1806 y établit un dépôt d'étalons de première classe qui fut maintenu jusqu'en 1815.

incarcéré à Paris en vertu de la loi des suspects du 17 septembre 1793. La chute de Robespierre lui permet d’échapper à la guillotine et il est libéré le 12 octobre 1794. Il décèdera en 1805.

A la première Restauration, la veuve du comte de Cossé-Brissac rentra dans tous ses biens et termina sa vie à Craon.

En novembre 1828, le comte Arthur de Cossé-Brissac vendit la terre de Craon en plusieurs lots. Le château, avec son parc, fut acheté, pour la somme de 146 000 francs, par le comte Guillaume de Champagné-Giffart (1766-1831), époux de Marie de Bonneval.