File:Chenonceaux (Indre-et-Loire) (22638863537).jpg

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Chenonceaux (Indre-et-Loire)

Le tombeau de Louise Dupin.

The tomb of Louise Dupin.

Louise, illegitimate daughter of the banker Samuel Bernard, the banker "richest europe", married in December 1722 with the farmer-general Claude Dupuis.

Jean-Jacques Rousseau will be its secretary from 1745 to 1751. Ms. Dupin held a literary and scientific salon in Paris and Chenonceau. She received her salon, among others, Voltaire, Montesquieu, Diderot, d'Alembert, Fontenelle, Marivaux, Bernardin de Saint-Pierre.

In "Confessions", Rousseau speaks of the period he resided at Chenonceau: "One had fun much in this place, good food it was there; I became fat as a monk. There was music and comedy was played there. I composed a verse play entitled "Alley Sylvie" the name of an alley of the park bordering the Cher. "

Feminist, Madame Dupin proposes some ideas far ahead of his time. Beautiful and intelligent woman, she wrote with the help of Rousseau, a book "On the equality of men and women." The book was never published.

His son, bad boy, will be exiled to Reunion, on the orders of his father. There will die of yellow fever in 1767.

During the Revolution, saved the castle Louise, after a lengthy trial.

Louise Dupin died November 20, 1799 at the age of 93.



Louise est l'aînée des trois filles naturelles* du banquier Samuel Bernard, comte de Coubert*, et de Marie-Anne-Armande Carton Dancourt (dite Manon), fille de l'acteur Florent Dancourt*.

Marie Dancourt épouse le 4 novembre 1702 à Paris, Jean-Louis-Guillaume de Fontaine (1666-1714), commissaire et contrôleur de la Marine et des Guerres au département des Flandres et de Picardie. Louise nait en octobre 1706 à Paris. Bien que fille du banquier Samuel Bernard, elle portera le nom de l'époux de sa mère.

En 1720, le duc de Bourbon fit l'acquisition de Chenonceau, où il ne vint qu'une seule fois, en allant conduire sa soeur, mademoiselle de Vermandois, à l'abbaye de Beaumont-les-Tours dont elle devint abbesse. Ce prince vendit Chenonceau, en 1733, au fermier général Dupin , marié à Louise-Marie-Madeleine-Guillaume Defontaine (ou Fontaine?). Louise était la seconde femme de Claude Dupin*, veuf. Elle s'était mariée à seize ans, le 1 er décembre 1722, avec le financier, qui avait 20 ans de plus, et qui deviendra fermier général en 1726. S'il n'était pas un mariage d'amour, leur tendre amitié valait bien des amours passionnés (). Louise écrivit d'ailleurs, dans son discours su l'amitié : "Je crois ...que l'amitié tendre va communément jusqu'à l'amour..., et que rarement l'amour s'élève jusqu'à l'amitié." Le couple fut apparemment uni, même si l'abbé de Saint-Pierre rapporte qu'elle lui aurait dit : "je n'ai pas toujours été si sage.."

De 1732 à 1739, Claude Dupin est propriétaire d'un des plus remarquables hôtels particuliers de Paris, l'hôtel Lambert (bâti par le Vau en 1640, la Galerie d'Hercule est due à Le Brun). En 1733, il acquiert Chenonceau.

En 1741, après deux années de travaux, les époux Dupin loueront l'hôtel de Vins*, c'est dans cette maison que Jean-Jacques Rousseau se présente à Madame Dupin*, au mois de mars 1743, sur recommandation du Père Castel*. Louise, particulièrement belle et femme d'esprit, y tiendra un salon littéraire et scientifique, dans lequel elle reçut notamment Voltaire, Fontenelle, Marivaux, Montesquieu, Buffon, Rousseau, l'abbé Saint-Pierre, Marmontel, Mably, Condillac, Grimm, Bernis, mais aussi des grands noms de la noblesse, la princesse de Rohan, la comtesse de Forcalquier, la maréchale de Mirepoix, la baronne d'Hervey et madame de Brignole. Grâce à elle, Bretonneau*, le grand médecin du XIXe siècle, a pu faire ses études. En 1758, les époux Dupin rachèteront à Marc Antoine Bouret, receveur général des finances, cet hôtel pour un montant de 190 000 livres. Claude Dupin y mourra en février 1769.

Les époux Dupin auront un fils, jacques-Armand, qui leur donnera bien du soucis. C'est un "mauvais sujet". Rousseau, obligé de garder le fils, à Chenonceau, pendant huit jour raconte : "madame Dupin ne m'avoit fait prier de veiller pendant huit ou dix jours à son fils , qui, changeant de gouverneur, restoit seul durant cet intervalle. Je passai ces huit jours dans un supplice que le plaisir d'obéir à madame Dupin pouvoit seul me rendre souffrable; car le pauvre Chenonceaux avoit dès lors cette mauvaise tête qui a failli déshonorer sa famille, et qui l'a fait mourir dans l'île de Bourbon." (Les Confessions). Joueur invétéré et spéculateur imprudent, Jacques-Armand accumulera d'énormes dettes qui obligerons son père à vendre une partie de ses biens. Claude Dupin finir par faire enfermer son fils en forteresse, près de Lyon, sous prétexte de folie. Par crainte d'un suicide, ses parents le font relâcher et exiler à l'île de France, en 1765, où il mourra de la fièvre jaune deux ns plus tard.

Louise est particulièrement concernée par les aspects du statut de la femme. Elle s'indigne de la misogynie de Montesquieu. Elle propose de remplacer l'épitre de Saint-Paul "Maris aimez vous femmes, femmes obéïssez à vos maris", par "Aimez vous réciproquement et faites ensemble un commerce de votre amour et de votre raison qui vous rende heureux". Louise Dupin avait préparé deux essais sur l'amitié et le bonheur. Surtout, elle avait travaillé longtemps à un grand ouvrage sur la défense de son sexe, dans lequel elle développe des idées très modernes, comme un contrat de mariage de durée limitée, l'égalité entre les époux et le mariage des prêtres. George sand admirait Louise Dupin*, et ce n'était pas du à un lien de parenté éloigné (le grand-père de George Sand, Dupin de Francueil n'était que le beau-fils de Louise). Louise Dupin occupe une place remarquable dans l'histoire du féminisme.

A la mort de Claude Dupin, en 1769, Chenonceau devient lieu de refuge. Louise y passe la plus grande partie de l’année, puis y loge définitivement à partir de 1782.

Pendant la Révolution, Louise, refuse d'émigrer, comme beaucoup d'autres nobles. Elle demeure à Chenonceau, sous la protection de son ami, l’abbé Lecomte, curé du village qui a adopté les nouvelles idées et est président du comité révolutionnaire d’Amboise. Le château, du fait de son ancien statut de domaine royal est supposé être confisqué, suite au décret de nationalisation des biens de 1790. Louise sait se concilier les révolutionnaires en octroyant une somme d’argent à la municipalité de Chenonceaux pour l’achat d’un drapeau tricolore et l’organisation d’un banquet pour la garde nationale. Elle fait aussi don de canons aux villes de Tours et Amboise. Au terme d’une longue bataille judiciaire, Louise parvient à prouver que le château est une propriété privée et nom royale, et réussit ainsi à le préserver. Bien que très âgée, la belle Louise obtient gain de cause en 1795 : Chenonceau est reconnu comme sa propriété légitime.

En se promenant tranquillement dans le parc du château, on arrive sur la tombe romantique de Louise Dupin posée là, à l'instar du tombeau de son contemporain Rousseau à Ermenonville, comme une fabrique dans un but pittoresque. Celle-là a l'avantage sur celle du philosophe, vide, d'être toujours le réceptacle des dépouilles mortelles de la belle Louise....

On dit que c’est elle qui a changé l’orthographe du nom de la ville (Chenonceaux avec un « x ») en opposition à celui du château.

Elle meurt quatre ans plus tard, le 30 brumaire An VIII (20 novembre 1799), à l'âge, exceptionnel à l'époque, de 93 ans. Elle est enterrée, selon ses dernières volontés, dans la forêt de Chenonceau, sur la rive gauche du Cher, dans l’axe de la galerie. On peut encore voir son tombeau en forme de sarcophage antique.

Il existe un rosier "Louise Dupin". Rosier grimpant de grande vigueur. Ce rosier a été baptisé par madame Elisabeth Badinter, à Chenonceau, en juin 2012.


  • Les trois filles de Samuel Bernard sont évoqués par Jean-Jacques Rousseau dans Les Confessions (livre VII):

"Elles étaient trois sœurs qu'on pouvait appeler les trois Grâces. Mme de la Touche qui fit une escapade en Angleterre avec le duc de Kingston ; Mme d'Arty, la maîtresse, et, bien plus, l'amie, l'unique et sincère amie de M le prince de Conti, femme adorable autant par la douceur, par la bonté de son charmant caractère, que par l'agrément de son esprit et par l'inaltérable gaieté de son humeur ; enfin, Mme Dupin, la plus belle des trois, et la seule à qui l'on n'ait point reproché d'écart dans sa conduite. (...) Elle était encore, quand je la vis pour la première fois, une des plus belles femmes de Paris. Elle me reçut à sa toilette. Elle avait les bras nus, les cheveux épars, son peignoir mal arrangé. Cet abord m'était très nouveau ; ma pauvre tête n'y tint pas ; je me trouble, je m'égare, et bref me voilà épris de Mme Dupin."

  • Samuel Bernard de Coubert était, selon Saint Simon, "Le plus fameux et le plus riche banquier de l'Europe". Enrichis sous le ministère de Chamillard, sa fortune s'élevait à trente-trois millions de capital. Il est décédé le dimanche 18 janvier 1739 à Paris, à l’âge de 87 ans.
  • Florent Carton, dit dancourt. Il quittera la profession d'avocat, à 24 ans, pour épouser Thérèse Le Noir de La Thorillière, fille de comédien. En 1685, il entrera, avec sa femme, dans la troupe de la Comédie-Française, dont il devient sociétaire jusqu’à sa retraite le 3 avril 1718. Il écrira quelques comédies comme auteur. Dancourt a sa rue dans le quartier Clignancourt (18ème)
  • Claude Dupin, originaire d’une ancienne famille du Berry, est le fils d’un receveur des tailles de la ville de Châteauroux. Après des études au collège de Blois et un passage de quelques années dans l’armée comme lieutenant d’infanterie au régiment de Noailles, il fait ses débuts dans la finance provinciale, en reprenant en 1714 la charge de son père, et contracte un premier mariage avec la fille d’un élu de Châteauroux ; un fils naîtra de cette union, le futur Dupin de Francueil, grand-père de George Sand.

En 1722, il rencontre le banquier Samuel Bernard qui lui ouvre les portes des milieux financiers. En 1726, une nouvelle intervention de son beau-père vaut à Dupin l’attribution de l’une des quarante places très convoitées de fermier général du roi.

  • L'Hôtel de Vins se situe au no 68 rue Jean-Jacques-Rousseau. Cet hôtel particulier est connu sous le nom de son ancien propriétaire, le marquis de Vins d'Agoult de Montauban. Cette maison sera appelée par la suite Hôtel Dupin.
  • Bretonneau, le "médecin de Tours", est considéré comme le père de la médecine contemporaine. Dans le fatras des "fièvres", il distingue la diphtérie, la fièvre typhoïde. Son élève Velpeau, dira " Si tout ce qu'il a fait ou trouvé d'utile, soit en médecine, soit en horticulture, était écrit, la science aurait de lui de nombreux volumes". La bienveillance de la belle madame Dupin à l'égard du petit Pierre-Fidèle Bretonneau serait une légende. On raconte en effet que, son père négligeant son éducation, l'aurait confié au curé de Vallières. En réalité, Pierre-Fidèle était le descendant de huit générations de médecins. Son père, comme l'avait été son grand-père, était appointé par les châtelains de Chenonceaux pour donner des soins gratuits aux pauvres de la châtellenie. Sa mère était la fille de François Lecomte, notaire royal à Vallières-les-Grande. Son oncle, l'abbé François Lecomte, après avoir été curé d'Esves-le-Moutier, vint habiter Chenonceaux à la Révolution. (Bretonneau et sa légende - Emile Aron)
  • En 1743, un jeune provincial, fils d'un horloger genevois, arrive à l'hôtel de Claude Dupin, sur recommandation. Il sera engagé comme secrétaire particulier par l'épouse du financier, de 1745 à 1751. Ce jeune secrétaire se nomme Jean-Jacques Rousseau. Au cours des années qu’il passera à l’hôtel Dupin, Rousseau écrira le Discours sur les sciences et les arts. C’est en travaillant avec M. et Mme Dupin à la réfutation de l’ Esprit des lois de Montesquieu qu’il prépare ses oeuvres futures.

Les liens qui unissent Rousseau à ses protecteurs, se prolongent jusqu’à la mort de l’écrivain, en 1778.

Jean-Jacques Rousseau a joué sur la scène de la salle de spectacle qui est à l'extrémité de la galerie haute, du château de Chenonceau, son "Devin de village" et "l'Engagement téméraire".

Le jeune Rousseau ne manque pas de faire le galant auprès de sa bienfaitrice:

La "déclaration de Jean-Jacques Rousseau à Madame Dupin, d'aprés une copie inédite (archives de la famille de monsieur le baron de M. de V***et de Madame sa défunte épouse...)

"du laboratoire A Madame Dupin qui fermoiet les yeux pendant une leçon de chimie ou lonexpliquoit la nature du feu ouvrés les yeux adorable du pin ils ont ce feu que japprens a connoitre, par vos regards un coeur instrui soudain deviend sçavant, et lamour est son maitre. jai dit dupin que je vous trouvoit belle pardonnés moi de Lavoir exprimé, si vous aimés a paroitre cruelle punissés moi de Lavoir éprouvé: par la raison condanné au silence je vais jouir de mon obscurité, et ressentir plus vivement labsence que le mépris qui métoit réservé, datte, preuves de lattraction par Madame dupin 3e leçon de chimie"

(La "déclaration" de Jean-Jacques Rousseau à Madame Dupin, d'après une copie inédite - Jean-Pierre Le Bouler - Revue d'Histoire littéraire de la France - 81e Année, No. 3 (May - Jun., 1981), pp. 431-437)

Madame Dupin éconduira Rousseau avec mépris, mais ne lui en tiendra pas rigueur et le chargera de l'éducation de son fils, Jacques-Armand pendant 8 jours, avant de le prendre comme secrétaire.

  • La père Castel conseillera à Rousseau qui végétait de "voir les femmes" : "Puisque les musiciens, me dit-il, puisque les savans ne chantent pas a

votre unisson, changez de corde et voyez les femmes. Vous réussirez peut-être mieux de ce côté-là. J'ai parlé de vous a madame de Benzenval; allez la voir de ma part. C'est une bonne femme qui verra avec plaisir un pays de son fils et de son mari. Vous verrez chez elle madame de Broglie sa fille, qui est une femme d'esprit. Madame Dupin en est une autre à qui j'ai aussi parlé de vous: portez-lui votre ouvrage; elle a envie de vous voir, et vous recevra bien. On ne fait rien dans Paris que par les femmes..." (Les confessions)

  • George Sand, son arrière-petite-fille par alliance, a parlé d'elle, dans Histoire de ma vie, avec une grande admiration.Chenonceaux (Indre-et-Loire)
Date Taken on 14 November 2015, 14:42
Source Chenonceaux (Indre-et-Loire)
Author Daniel Jolivet
Camera location47° 19′ 19.49″ N, 1° 04′ 20.14″ E Kartographer map based on OpenStreetMap.View this and other nearby images on: OpenStreetMapinfo

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