File:Bruant des-roseaux DSC4725 (50814881811).jpg

Emberiza schoeniclus

Surtout présent au nord des Alpes, le Bruant des roseaux habite en Suisse des roselières volontiers anciennes et les prairies marécageuses attenantes, essentiellement en dessous de 600 m. Ses principaux foyers occupent les abords des grands lacs, voire d’autres sites distants (p. ex. Neeracherried ZH), tandis que des couples isolés s’installent souvent en de petites zones humides. La nidification à l’altitude la plus élevée depuis 1997 a été prouvée au Lenkerseeli BE 1070 m (2000 ; R. Hauri), alors qu’elle avait eu lieu à Rohr/Lauenen BE 1250 m en 1993-1996, site où chantait encore un mâle en 2014 (A. Jordi). Le Bruant des roseaux avait même niché à Bever GR 1700 m en 1976 et un chanteur a été entendu à Sils-Maria GR 1790 m en 2013 (D. Jenny). Plusieurs régions du Plateau, du Jura et du Valais ont été désertées depuis 1993-1996 et les effectifs déclinent depuis 1990, constats d’autant plus inquiétants que presque tous les sites favorables du pays sont protégés. La population a ainsi chuté de plus de 50 % de 1980 à 2010 au lac de Constance, surtout hors réserves naturelles, et l’effondrement est tout aussi marqué de 1988 à 2008 dans le canton de Zurich; la population est par contre globalement stable dans la Grande Cariçaie depuis 1985. Des diminutions se manifestent en France et en Italie, ainsi qu’au niveau européen.

Le déclin dans notre pays a sans doute pour cause première la fauche des roselières, de plus en plus pratiquée pour favoriser libellules et orchidées et lutter contre les néophytes ; parfois, ces coupes ne concernent pas uniquement le cœur des marais, mais aussi les vieilles ceintures de roseaux, si bien que les bandes subsistantes se restreignent souvent à quelques mètres et favorisent la prédation des nids. Le Bruant des roseaux ne s’installe en grand nombre qu’entre trois et six ans après la fauche. Ailleurs, la régression relève sans doute en premier lieu de l’intensification agricole, qui réduit l’alimentation hivernale à base de graines; on ignore cependant si elle concerne nos bruants hivernant dans le sud-ouest du bassin méditerranéen, et si les apports d’azote ou des facteurs climatiques pourraient les affecter sur leurs sites de nidification.

Source :