File:ATSA, Le temps d'une soupe, octobre 2015 (21688735224).jpg

Place Émilie-Gamelin, Montréal

Grace à une scénographie, une mécanique de rencontre bien articulée et des médiateurs sociaux culturels chevronnés, l’ATSA vous convie à tisser des rencontres, des réflexions et une poésie autour de l’itinérance. En plus du grand public, plusieurs personnalités viendront donner l’exemple d’un temps partagé et chaleureux et nous dire que c’est l’accumulation de ces partages qui contribuera à construire une société solidaire et empathique, qui tisse des liens et sait briser l’exclusion.

Scénographie: Un promontoire délimite l’espace, des chaises y sont jumelées deux par deux. Chaque paire, composée de deux chaises identiques, nous rappelle nos points communs et le ton unificateur de la rencontre. Cependant, toutes les paires sont différentes et illustrent un spectre de personnalités qui donne sa place à la mixité sociale, à la multiplicité des opinions et aux possibilités infinies de rencontres. La terrasse devient espace scénique; la rencontre intime s’élève dans une dimension extraordinaire et collective.

Action: Le public est invité à y prendre place. Il est accueilli et pris en charge par des « maitres d’hôtel », qui vous accompagne jusqu’à votre place et vous présente la personne que vous allez découvrir, le temps d’une soupe, généreusement concoctée par Soupesoup! Un « menu de conversation » est distribué afin d’allumer nos participants sur l’enjeu de l’itinérance et sur l’écoute mutuelle à instaurer. La conversation appartient complètement à nos duos éphémères. En quittant l’installation, unE photographe mettra en scène un portrait du couple éphémère qui aura aussi à créer une courte phrase emblématique, poétique ou factuelle, telle un haïku inspirée de leur conversation. Les portraits, sous titrés de leurs phrases, seront projetées sur l’écran en bout de terrasse et pourront, si le cœur leur en dit, alimenter de poésie et de rencontres réelles, une twittérature sur #LeTempsduneSoupe.

Réflexion: En transformant le fait de prendre une soupe en un moment d’échange privilégié et esthétisé, l’expérience ouvre le terrain de la rencontre humaine et sociale sur un pied d’égalité. Elle redonne l’occasion du contact courageux avec l’autre, dans un monde où nous nous rencontrons souvent virtuellement. Elle nous permet de discuter de sujets importants en dehors de notre cercle habituel de rencontre, de créer des liens dans la communauté.

Derrière cette installation que nous aimerions tourner dans le plus de villes possibles dans le monde, c’est l’incitation à rester curieux et ouvert à l'autre que nous trouvons d’une importance capitale. À la lumière des flux presque sans précédent de réfugiéEs que l’on observe sur la planète, cette installation nous questionne directement sur notre capacité à rencontrer l’autre et à continuellement être confronté à nos préjugés, à nos peurs. Ce n’est pas compliqué, mais ce n’est pas si simple non plus, cela prend un certain courage. C’est probablement une aspect de notre rôle d’artiste que de créer cet environnement de confiance et des référents qui nous aident à réfléchir et à nous unir. On veut briser le mur de l’indifférence et faire en sorte que dans le quartier, il y aura une nouvelle sensibilité à l'autre, quel qu’il soit.

L’installation donne le titre et le ton à l’évènement LE TEMPS D’UNE SOUPE dans laquelle elle prend corps et autour de laquelle une programmation anime la Place en permanence!